Le vivant dans les milieux habités
Nous sortons du monde des architectures objets, de la maîtrise, du contrôle par la technique, pour entrer dans un monde d’interrelations, d’imprévisibilité, régis par les dynamiques du vivant et de ses relations au non vivant. Comment repenser le projet dans ces nouvelles conditions ? Comment prendre en compte la complexité du vivant dans la transformation des milieux humains habités ? Comment l’architecture peut-elle intégrer les cycles du vivant pour composer de nouveaux écosystèmes?
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Philippe Descola est anthropologue, docteur en ethnologie, titulaire de la chaire « Anthropologie de la Nature » au Collège de France de 2000 à 2019, directeur du laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) entre 2001 et 2013, et est membre du Conseil stratégique de la Recherche depuis 2014. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont récemment Les formes du visible (Seuil, 2021) et, avec Alessandro Pignocchi, Ethnographies des mondes à venir, (collection « Anthropocène », Seuil, 2022). Il a également dirigé Les Natures en question(Odile Jacob, 2018).
La pensée de Philippe Descola a grandement contribué à qualifier les rapports entre humains et non-humains. Depuis son livre, Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), devenu depuis un texte de référence, jusqu’à ce long entretien avec Olivier de France, intitulé « Imaginer une cosmopolitique des vivants » (La Revue internationale et stratégique, éditions Iris - Armand Colin, 2021). En passant par des contributions marquantes comme « Humain, trop humain » (revue Esprit, 2015) ou « How we became modern: A view from afar », publié par Bruno Latour dans son ouvrage Reset Modernity! (MIT Press, 2016).
Gregory Quenet, est considéré comme l’un des pionniers de l’histoire environnementale et des humanités environnementales en France. En 2012, il est devenu le premier professeur en histoire de l’environnement en France, à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (Paris-Saclay). À la demande de Bruno Latour, il a créé en 2009 les premiers enseignements dans ce domaine, à Sciences Po Paris. Il interviendra ensuite à l’Université de Versailles, à l’université de Lausanne et à la Sorbonne Abu Dhabi. Fondateur du portail français des humanités environnementales, il a organisé le 8e Congrès de la European Society for Environmental History à Versailles en 2015. Il a été membre du Comité français du patrimoine mondial et expert pour le marae de Taputapuatea, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et a été auditeur de la 13e promotion de l’Institut des Hautes Etudes de l’Entreprise (IHEE). Ces dernières années, c’est avec les artistes qu’il a développé des collaborations étroites, notamment avec Laurent Grasso, servant de conseiller scientifique pour plusieurs réalisations. Après avoir dirigé de nombreux projets de recherche, il est aujourd'hui titulaire de la chaire Laudato si'. Pour une nouvelle exploration de la Terre, au Collège des Bernardins.
Alexandra Arènes est architecte diplômée de l’ENSAG (2008), Sciencespo (SPEAP 2016), et Docteur en Architecture (Université de Manchester, 2022). Ses recherches et sa pratique portent sur la compréhension et la visualisation des paysages face au changement climatique à S.O.C et à Shaā, atelier d’architecture et d’urbanisme. En partenariat avec les scientifiques de la Zone Critique, elle développe des cartographies des cycles de la Terre : la Gaïa-graphie.
Avec Soheil Hajmirbaba et Axelle Grégoire elle a fondé et anime le studio SOC, pour société d’objets cartographiques. SOC privilégie les enquêtes longues issues des pratiques de terrain et impliquant un réseau d’acteurs de diverses disciplines. Actuellement, trois enquêtes principales : Terra Forma, Où atterir ?, Critical Zones, donnent lieu à la production de divers objets multimédias (livres, ateliers, installations, cartographies…). L’objectif principal de SOC est de contribuer à favoriser les échanges entre les arts, les sciences et l’architecture.
Le 3 octobre 2023, à 19h, au Centre National des Arts et Métiers.
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