Imaginaires et écologie : tous les espoirs sont-ils permis ?
« Tous les espoirs sont permis à l’homme, même celui de disparaître. » Déplaçant puis générant des problèmes plus importants que ceux traités initialement, le solutionnisme écologique est la tare du XXIe siècle dans les domaines de la construction et de l’aménagement, il n’a jamais été aussi prêt d’accomplir cette sentence de l’historien des sciences Jean Rostand. Cette course à l’écologie performancielle, qui ne cesse de creuser, à coups d’injonctions contradictoires, les inégalités sociales, discrédite toute entreprise politique viable. La crise énergétique actuelle en est l’illustration parfaite.
Comment mettre en intrigue notre désillusion quotidienne ? Sur quels communs construire un vivre ensemble écologique et projeter de nouveaux imaginaires un tant soit peu enthousiasmant, pour ne pas dire vivant ? Quels récits l’architecture ouvre-t-elle aujourd’hui ?
Avec :
Anne Simon est spécialiste de lettres et de philosophie. Directrice de recherche au CNRS et professeure à l’École normale supérieure, elle y est responsable du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine – PhilOfr, du Pôle Proust et du carnet Animots, dédié aux études animales littéraires et artistiques. Autrice de l’essai de zoopoétique Une bête entre les lignes (Wildproject, 2021), elle participe depuis une vingtaine d’années à la vitalité des humanités environnementales. Elle a notamment porté un programme littérature/animalité soutenu par l’Agence nationale de la recherche, et codirigé quatre numéros spéciaux sur le sujet : « Face aux bêtes » (L’Esprit créateur, 2011) ; « Humain-Animal » (Contemporary French and Francophone Studies, 2012) ; « Écopoétiques » (Fixxion, 2015) et « Zoopoétique » (Revue des Sciences humaines, 2017). Elle est aussi l’autrice de quatre essais sur Proust.
Yves Citton est professeur de littérature et media à l’Université Paris 8, dans le département de littératures française et francophones, après avoir enseigné à l’Université Grenoble Alpes, à Sciences Po Paris, à New York University, à l’University of Pittsburgh et à l’Université de Genève, d’où il a reçu son doctorat en 1992. Il est co-directeur de la revue Multitudes et a publié une quinzaine d’ouvrages dont les plus récents sont Altermodernités des Lumières (Seuil, 2022), Faire avec. Conflits, coalitions, contagions (Les Liens qui libèrent, 2021), Générations collapsonautes. Naviguer par temps d’effondrements, avec Jacopo Rasmi (Seuil, 2020), Contre-courants politiques (Fayard, 2018), Médiarchie (Seuil, 2017), Pour une écologie de l’attention (Seuil, 2014), Pour une interprétation littéraire des controverses scientifiques (Éditions Quae, 2013).
Momoko Seto est née en 1980 à Tokyo, Japon. Après avoir été scolarisée au Lycée français de Tokyo, elle vient en France suivre les études d’Art à l’École supérieure des beaux-arts de Marseille, puis au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains.
Elle commence par réaliser des court-métrages et des documentaires pour le CNRS. Elle réalise également des films hybrides, mélangeant différents genres, et transforme les éléments du quotidien à un univers poétique et singulier, comme par exemple ses animations expérimentales, “PLANET A” et “PLANET Z” ou ses vidéos “porno fruits de mer”.
Momoko Seto a réalisé de nombreux courts-métrages et documentaires qui ont été présentés et récompensés dans plusieurs festivals internationaux. Son dernier film PLANET ∑ a reçu le prix Audi Short Film Award au 65e Berlinale, un prix décerné aux oeuvres “à forte signature artistique et avant-gardes”.
Le 28 novembre 2023, à 19h, au Centre National des Arts et Métiers.
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