Architecture, économie et transition.
Chez Vitruve l’oïkonomia définissait la bonne gestion des ressources et par son étymologie, la bonne gestion de la maisonnée. Cette conception d’une économie réglée par la mesure tranche singulièrement avec nos modèles, prônant une économie fondée par l’optimisation de la rentabilité de l’édifice - devenu avant tout une opération financière. La logique libérale exacerbe ce processus jusqu’aujourd’hui, où le triomphe du discount en indique un point de non-retour. L’expression « planet of slums », du livre éponyme du sociologue américain Mike Davis résume cet engouement mondial pour un habitat discriminatoire. Dans son accomplissement le paradigme libéral est contraire aux valeurs de circularité, de sobriété et de résilience que la société contemporaine appelle de ses vœux. Quelle conception de l’économie engager pour répondre à la transition sociétale que nous vivons ?
Avec:
Geneviève Azam, économiste, maître de conférence honoraire en économie et chercheuse à l’Université de Toulouse Jean Jaurès. Docteur en science économique, elle a étudié l’anthropologie de l’économie et les relations écologie-économie. Écologiste, altermondialiste, elle a été porte-parole d’ATTAC-France. Ses travaux de recherche portent principalement sur l'économie sociale et solidaire, les échanges non marchands, la brevétisation du vivant, le développement durable et le changement climatique. Elle est aussi membre du conseil scientifique d'Attac France. Elle a publié récemment Lettre à lahttps://lesentretiensdeva.com/admin/config/user-interface/shortcut Terre. Et la Terre répond (Seuil, 2019) et Simone Weil ou l'expérience de la nécessité (avec Françoise Valon, éditions Le passager clandestin, 2016). Elle écrit par ailleurs des chroniques dans l'hebdomadaire Politis, tient un blog sur le site de Médiapart, et est intervenue lors du colloque L’usure du Monde de la Société Française des Architectes, intervention publiée cette année sous le titre « Réanimer nos mondes terrestres » (Le Visiteur, 2023). Elle collabore à la revue du MAUSS et est directrice de publication de la revue en ligne, Terrestres, Revue des idées, des livres et des écologies (https://www.terrestres.org/ ).
Architecte et cofondateur du collectif Encore Heureux Architectes, crée en 2001 avec Julien Choppin, Nicola Delon revendique une pratique de l’architecture engagée qui porte attention au déjà-là et explore des modes opératoires à même de répondre aux transformations des conditions d’habitabilité du système Terre. Nicola Delon a participé à de nombreuses conférences à travers le monde, défendant une architecture plus sobre, plus juste et plus joyeuse. Il a été co-commissaire de l'exposition Matière grise - Matériaux/Réemploi/Architecture (Pavillon de l’Arsenal à Paris, 2014), Lieux Infinis - Construire des bâtiments ou des lieux ? (Pavillon français de la Biennale de Venise, 2018) et Énergies Désespoirs - Un monde à réparer (CENTQUATRE-PARIS, 2021).
Jérôme Maucourant est maître de conférences (HDR) en science économique à l’Université Jean Monnet (Saint-Étienne). Membre de Triangle (Lyon) et associé à Histoire et Sources du Monde Antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon), il est l’un des spécialistes de l’œuvre de Karl Polanyi (1886-1964). Il s’intéresse aussi aux institutions socio-économiques et à l'histoire des idées et des faits économiques. Enfin, il anime le site Prolégomènes (https://jerome-maucourant.com/). Dernièrement il a publié, avec Nadjib Abdelkader et Sébastien Plociniczak, Karl Polanyi et l'imaginaire économique (Éditions Passager Clandestin , 2020) et avec Véronique Chankowski et Clément Lenoble, Les infortunes du juste prix - Marchés, justice sociale et bien commun de l'Antiquité à nos jours (Éditions Le Bord de l'eau, 2020). Autres publications récentes (en ligne) « Économie sacrée et État prédateur, » pp. 37-63, dans Marie-Christine Marcellesi & Anne-Valérie Pont dir., Religion et fiscalité dans le monde méditerranéen : de l'Antiquité à nos jours, Sorbonne Université, Presses, 2022 ; « Aux origines de la catastrophe libanaise » , Le Matin d'Algérie, avril 2023.
Le 17 octobre 2023, à 19h, au Centre National des Arts et Métiers.
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